Chaque 31 juillet, l’Afrique célèbre la Journée internationale de la femme africaine, un moment pour honorer celles qui, par leur courage et leur vision, ont façonné l’histoire du continent et influencé le monde. De la résistance contre la colonisation aux combats pour la justice climatique et l’équité économique, les femmes africaines ont toujours été au premier plan.
Voici le portrait de trois femmes emblématiques, chacune représentant une époque et un combat, dont l’héritage reste vivant aujourd’hui.
Yaa Asantewaa (1863-1921)
La reine guerrière du Ghana
Yaa Asantewaa, reine mère d’Ejisu dans l’Empire Ashanti
Reine mère du peuple Ashanti (aujourd’hui le Ghana), Yaa Asantewaa s’est imposée comme une figure majeure de la résistance africaine face à la colonisation. En 1900, elle prend la tête de la guerre du Tabouret d’or, une insurrection contre les colons britanniques venus s’emparer du symbole sacré de son peuple.
Dans une société patriarcale, elle brise les codes en devenant chef militaire, guidée par un sens profond de la souveraineté africaine. Bien que la révolte ait été réprimée, son courage demeure une source d’inspiration.
« Si vous, les hommes d’Ashanti, ne vous levez pas, nous le ferons nous, les femmes ! » – Yaa Asantewaa
Wangari Maathai (1940-2011)
La pionnière de l’écologie en Afrique
Biologiste et militante kényane, Wangari Maathai fonde en 1977 le Green Belt Movement, un mouvement qui mobilise les communautés rurales pour reboiser le pays et lutter contre la déforestation. Plus de 50 millions d’arbres seront plantés grâce à son initiative.
Son combat dépasse l’écologie : elle milite aussi pour la démocratie et les droits des femmes, affrontant parfois des régimes autoritaires. En 2004, elle devient la première femme africaine à recevoir le Prix Nobel de la Paix, reconnaissance mondiale de son engagement pour le développement durable.
« On peut faire pousser des arbres comme on peut faire pousser l’espoir. »
– Wangari Maathai
Wangari Maathai, biologiste, professeure d’anatomie en médecine vétérinaire, militante politique et écologiste.
Ngozi Okonjo-Iweala (1954-)
La stratège de l’économie mondiale
Ngozi Okonjo-Iweala, femme politique nigériane
Première femme et première Africaine à diriger l’Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis 2021, l’économiste nigériane Ngozi Okonjo-Iweala œuvre pour un commerce plus équitable et pour renforcer l’accès des pays du Sud aux vaccins et aux ressources stratégiques.
Ancienne ministre des Finances du Nigeria, elle a mené des réformes économiques majeures et négocié l’effacement de la dette de son pays. Son parcours illustre le rôle croissant des femmes africaines dans les grandes institutions internationales.
« Ce n’est pas seulement une question de chiffres, mais de vies humaines. »
– Ngozi Okonjo-Iweala
Notre Point de Vue
Des héritages à célébrer
De Yaa Asantewaa, la reine guerrière du XIXe siècle, à Ngozi Okonjo-Iweala, stratège de l’économie mondiale contemporaine, en passant par Wangari Maathai, pionnière de l’écologie en Afrique, ces femmes incarnent la force, la vision et la résilience du continent.
Leur héritage nous rappelle que les femmes africaines, bien que souvent invisibilisées dans les récits historiques, sont au cœur des luttes pour l’indépendance, le progrès social et le rayonnement international de l’Afrique.
Le 31 juillet est donc bien plus qu’une date symbolique : c’est l’occasion de célébrer et de soutenir les femmes africaines qui, chaque jour, changent le monde.

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